Retrouver dans cette rubrique chaque semaine, la biographie ou l'interview d'un Dj qui fait la une de l'actualité électronique pour nos chroniqueurs. Tous les styles de Dj sont au menu de cette rubrique : minimal, house, électro, techno voire même trance dans certains cas. La rubrique sera complétée par d'autres Djs et producteurs au fur et à mesure de l'actualité musicale.
A la fois DJ, auteur et producteur Antoine Clamaran fait partie du cercle restreint des artistes bénéficiant d’une reconnaissance internationale. Plus dynamique et créatif que jamais, il continue de mener de front sa carrière et de gérer les différents labels qu’il produit. Après le succès de l’album « Release Yourself », les opus de « Mix Inc », la compilation « Dancefloor FG Summer 2006 » devenue disque d’or, les singles « Keep on Trying », « Give Some Love », « Gold » et « Believe », Antoine Clamaran a vendu au total plus d’ 1 250 000 disques ! Nous l’avions découvert en 1999 avec son EP « Discoland » et c’est donc aujourd'hui, un immense plaisir de l’interviewer. Cette interview fait suite à celles d’autres producteurs français comme Da Fresh, Muttonheads, Lifelike, Rodriguez Jr. et Paul Nazca. Tout d'abord, je tenais donc à remercier Antoine qui a répondu à nos questions.
"Hello Antoine,
C’est un vrai plaisir de t’interviewer aujourd’hui, car cela fait longtemps que je suis ton travail, avec l’achat de pas mal de vinyls que tu as pu produire que ce soit « Discoland » sorti en 1999, année où j’ai découvert tes productions, mais aussi « Release yourself » ou encore « Decadence » que j’ai tout particulièrement adoré.
Tu as sorti il y a quelques jours « A deeper love » produit avec David Esse et la chanteuse Lulu Hughes avec laquelle tu avais déjà travaillé il y a quelques années pour un titre incroyable que je possède en vinyl : «Feel it ». Parles-nous un peu plus de cette sortie ? Ce titre me rappelle bien évidemment pas mal de souvenirs car à la base c’est un titre d’Aretha Franklin, repris ensuite par Eddie Thoneick avec Berget Lewis.
> C’est en effet un classique ! Un titre que j’aime particulièrement. J’ai joué l’original pendant des années et j’avais envie de le rendre un peu plus actuel afin de pouvoir le jouer dans mes sets.
Au fait quelle sera ta prochaine sortie ?
> Je viens de finir plusieurs titres, dont un aux influences tribal avec une grosse bass line qui devrait arriver dans les prochains jours, je travaille en ce moment sur un nouveau titre chanté, et j’ai invité des amis producteurs à remixer « Dr Drum » dont Albert Neve, Etienne Ozborne…
Si tu regardes ton année 2011, qu’est ce que tu peux en dire? Quelle est ta vision de ces derniers mois?
> Beaucoup de travail ! Il y a eu « Stick Shift » avec Soraya, que beaucoup de personnes attendaient comme la « suite » de Live your Dreams, « A Deeper Love » avec Lulu, j’ai aussi fait quelques prods plus orientées « clubs » comme « Somebody’s Scream » avec Laurent (Pautrat), un remix de Delerium feat. Sarah Mc Lachlan « Silence », un autre remix pour TV Rock feat. Rudy « Diamonds In The Sky », quelques productions et remixes pour d’autres artistes. Et le travail s’est encore intensifié à la rentrée, j’ai plein de projets en tête.
Et pour l’été, tu as eu une tournée. Pas trop dur ton emploi du temps ?
> Je viens tout juste de finir la tournée d’été et commence seulement à souffler ! C’est un rythme assez intense c’est vrai, mais tellement prenant. Lorsque tu as la possibilité de tester tes tracks en live créés quelques heures auparavant, et cet échange avec les gens, c’est à la fois la récompense de plusieurs heures de labeur en studio, et quelque chose de vraiment puissant.
Après nous avoir donné ces infos sur ton actualité musicale nous aimerions en revenir à tes origines. Pourrais-tu en quelques mots nous dire comment tu es devenu DJ et producteur ?
> C’est avant tout une passion. Celle de mixer des titres pour faire danser les gens. Quant à la production c’est un process qui est venu naturellement, parce que tu cherches à compléter ton set avec quelque chose de plus personnel, parce qu’au bout d’un moment tu ressens le besoin toi aussi d’exprimer des choses au travers de la musique.
Au début, est-ce que ta famille a compris ce que tu voulais faire dans la vie? Et maintenant sont-ils fiers de ce que tu as réalisé au fil des années?
> C’est surtout ma mère qui a économisé en secret pour m’offrir ma première platine ! C’est toujours délicat d’annoncer à ses parents que l’on a choisi une voie qui n’est pas commune. A l’époque le phénomène de « starification des DJ’s » n’existait pas, ce qui rendait la tâche encore plus dure, mais ils ont bien vu que j’avais trouvé une passion qui pouvait également être un métier, et dans lequel je m’épanouissais.
Ensuite c’est l’explosion en 1998, avec ton pseudo Omega pour le titre « Dreaming of a better world », un titre à la sauce techno de l’époque, et un break de Beethoven je crois. Vieux souvenirs ?
> Vieux souvenirs, mais bons souvenirs ! Je ne regrette rien de ce que j’ai pu faire dans le passé, au contraire, je me suis éclaté avec Laurent en bossant sur les projets OMEGA, 400HZ… On avait d’ailleurs été les premiers surpris par le succès de ces deux projets…
En plus de ton calendrier de productions, tu travailles sans relâche pour faire vivre ton label Pool E Music avec ton ami Laurent Pautrat, constitué de 22 labels filles, qui a vu naître près de 700 sorties et auréolé de 4 disques d’or ! Comment gères-tu toutes ces tâches ? J’imagine que tu dois être entouré d’une bonne équipe! Lorsque nous avions interrogé Fedde le Grand il y a quelques semaines, il nous disait notamment être aidé par sa famille. Et toi ?
> Lorsque je ne suis pas en tournée, je suis de plus en plus en studio à produire, collaborer, remixer… Ce qui implique malheureusement que je ne puisse plus suivre Pool e Music comme j’aimerais le faire, mais j’ai la chance d’avoir une bonne équipe au sein du label qui s’en occupe très bien.
Je pense que la question suivante va être assez difficile à répondre, car finalement assez vaste. Si tu devais retenir 2 ou 3 sorties marquantes pour le label, tous artistes confondus, ce serait quoi ?
> C’est difficle de choisir. Ce label à pour vocation première de faire connaître de jeunes producteurs au grand public, donc chaque sortie est un beau challenge. Nous avons eu également la chance de signer de grands artistes comme Roger Sanchez « Turn On The Music », « 2Gether », « Worldwide », DaHool “Meet Her At The Love Parade”, Drill « The Drill », Armin Van Buuren, Peter Luts “The Rain”, “Hands Up”.
Comme je le disais précédemment, j’ai découvert ta musique avec « Discoland » et ensuite au début des années 2000 avec ton premier album « Release yourself » et tes anthems comme « Energy », « My old piano » et ensuite « Decadence ». Ca te rappelle quoi cette époque ? Nostalgie ou une période passée et révolue ?
> Il y a de la nostalgie, mais il ne faut pas vivre dans le passé. Encore une fois je suis très fier de ce que j’ai fais en terme de prods, mais la musique, tout comme les artistes, grandissent. Le public aussi d’ailleurs : ses attentes ne sont pas les mêmes et finalement c’est là que tu te rends compte que le métier de DJ est vraiment en lien étroit avec celui de producteur. Un bon DJ doit savoir changer de track au bon moment pour toujours plaire au public et en tant que producteur c’est pareil : tu dois sans cesse te renouveller pour proposer le meilleur aux gens qui sont venus te voir.
A part la musique, quels sont tes hobbies?
> 4 lettres… FOOT !
Avant de conclure cet entretien, y a t-il quelque chose que tu voudrais ajouter?
> Je voudrais juste remercier les milliers de personnes qui me suivent depuis le début. Merci à ceux qui me suivent aujourd’hui sur les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook, je n’ai pas le temps de vous répondre tous, mais je lis vos messages et ça me touche vraiment beaucoup. J Merci !
Antoine, pour conclure cette interview, nous avons encore quelques questions à te poser pour mieux te connaître. Parfois, un mot suffit!
Le titre que tu nous conseilles d’écouter dans ta discographie?
> Là c’est dur ! J’ai du mal à choisir… Tous ! (rires)
Un artiste avec lequel tu voudrais travailler un jour?
> Celui avec lequel j’aurai aimé travailler n’est malheureusement plus parmi nous. J’aurais adoré pouvoir un jour collaborer avec Michael Jackson.
3 mots pour définir ta musique?
> House, Move, Dancefloor
MP3 ou vinyl pour tes mixs?
> Wav ;-)
Le logiciel que tu utilises pour produire?
> Cubase, c’est celui avec lequel j’ai commencé, je le trouve assez complet, et parce qu’au fil du temps de très bonnes relations se sont créées avec Steinberg France.
Un privilège, auquel ton statut de DJ te donne accès?
> De ne pas faire la queue pour rentrer en club !
Le meilleur endroit où tu as mixé ?
> Ibiza
Ton titre préféré en ce moment?
> DJ Obek Feat. Ambush – Craissy - Albert Neve & Chuckie remix
Quelques mots sur le site que je gère: Actualités Electroniques, sur lequel sera publié l’interview ?
> Merci beaucoup à l’équipe d’Actualités Electroniques, continuez à nous faire partager vos coups de cœur, et à défendre hauts et fort ce genre musical ;-)
Antoine, merci beaucoup pour le temps que tu as consacré à Actualités Electroniques et en particulier pour cette interview. Nous attendons avec impatience tes prochaines productions. Qui sait, on aura peut être aussi la chance de te croiser en soirée prochainement ;) A bientôt!
> Merci à vous ! A très bientôt !