Retrouver dans cette rubrique chaque semaine, l'album CD ou vinyl qui fait la une de l'actualité électronique pour nos chroniqueurs et djs. Tous les styles sont au menu de cette rubrique : minimal, house, électro, techno voire même trance dans certains cas. La rubrique sera complétée par d'autres albums au fur et à mesure de l'actualité musicale.
Paolo Alberto alias Dusty Kid aime voyager, comme il nous l’avait dit lors de l’interview que nous avions eu avec lui il y a quelques jours (lire l’interview avec Dusty Kid), peu importe qu'il s'agisse d'un voyage à travers des sphères sensuelles et expérientielles (comme durant son premier album solo "A Raver’s Diary" en 2009), ou durant un road movie... Début Novembre, il va sortir son nouvel album solo sur le label Boxer Recordings,"Beyond That Hill" qui prend la basse et l’extrait d’un club en la plantant au bord de la route. Ses beats sont toujours aussi efficaces, signe d’une puissance musicale unique, avec lequel s’accorde une brise fraîche qui soufflera sur votre visage, littéralement et figurativement. Devant vous, il n'y a rien d'autre qu’un vaste horizon, une danse chatoyante.
Dusty Kid erre dans de succulents et épiques paysages sonores. Par conséquent, il n'est pas surprenant que certains de ses morceaux dépassent la barre des 10 minutes, sans être fatiguants ou exhaustifs. Vous glisserez ainsi tranquillement sur les sons, en admirant de merveilleux détails tout en étant assez haut pour avoir une belle vue. Les sons sont bien plus que des marmonnements métaphysiques purs ou une simple série de boucles et d'effets.
Le titre qui ouvre l’album "Nora Nights" commence déjà sur un rythme serré, mais avec une structure bien définie et une ambiance délicatement équilibrée. Chaque seconde, chaque beat sonore est unique. Dans "Jknoussa", Dusty Kid joue d'abord le touriste du grand Canyon avec son télescope, puis, il nous cloue littéralement les pieds dans le sol avec le monstrueux "Argia", sans doute le meilleur titre de l’album. Il se transforme ainsi en alpiniste d’une escalade aventureuse, entre les rochers déchiquetés le long du précipice, suspendu entre ciel et terre.
Une petite pause tel un feu de camp s’impose avec "Chentu Mizes" et "Beyond That Hill" composé d’une guitare rythmée qui invoque les ancêtres au clair de lune et nous aide à nous préparer mentalement à "Polybolo", le monstre musical qui traîne les alpinistes dans l'abîme, et frappe le plancher du dancefloor comme une avalanche. Fini les bruits et les craquements conviviaux, au vocal nostalgique et aux cordes telles des boules de coton doux... Le temps est venu de commencer l'entraînement pour la survie, dans lequel chaque raver tentera de devenir professionnel, avant de passer sous une douche acide ! « Polybolo» recèle quelques éléments merveilleux et se révèle peu à peu comme un désir pur, où les forces archaïques naturelles s’expriment au travers de différents rythmes vraiment agréables.
Ensuite, le voyageur reçoit une guitare pour le titre "Cheyenne", aux sons pacifiques et organiques, qui vous poussera encore à bouger vos pieds et cela grâce à un spectre de fréquences superbement arrangé. Enfin, « That Hug » sort le grand jeu, avec une ambiance sensible, qui réussi parfaitement à synthétiser de manière sublime ce voyage musicae qui nous aura porté loin de nos contrées citadines…
Ce voyage unique et inoubliable est arrivé à son terme. Encore une fois Dusty Kid prouve qu'il est le maître du format album. Il arrive comme nul autre à délivrer des productions cohérentes, au travers d’une narration variée et inspirante. Un mélange qui pourrait plutôt bien marcher au cinéma, avec des idées souvent novatrices et avec un résultat comme toujours le même: une histoire à danser, une route musicale pour les personnes aventureuses à suivre sans guide…. Laissez-vous aller !