Sans aucun doute l'une des plus belles surprises musicales de cette année. L'album de Noah Pred reçu par hasard en promo. Tout simplement fantastique. En voici la chronique. Cela fait déjà 4 longues années qu’est sorti le dernier album de Noah, “Blind Alignments”, publié sur le label Thoughtless. S’en est suivi  les succès suivants : de nombreuses dates de tournée, plusieurs singles et collaborations, un déménagement de l’autre côté de l’Atlantique, plus de 80 sorties sur le label Thoughtless, des tests de matos mais aussi la mort soudaine de son père. C’est avec tous ces éléments qu’a progressivement pris forme ce nouvel album “Third Culture”, sorti le 4 Novembre 2013. Traversant des hauts et des bas, Pred innove en s'appuyant sur une techno et une house entrainante, qui dépassent de loin tout ce que nous avions entendu de lui auparavant.

Originaire de Bay Area, Noah est en conflit permanent avec son identité originelle depuis qu’il a vécu sur une île isolée dans l'Ouest du Canada à l’âge de 11 ans, où il a passé des années difficiles durant son adolescence, cherchant à se réfugier dans la musique. Sa nouvelle maison depuis, Berlin.

Embrassant avec vigueur cette nouvelle patrie – mais sans avoir jamais tout à fait renoué avec un certain sens de l'agitation - Noah a vécu au Canada, notamment à Vancouver, Montréal et Toronto. Résidant à Berlin depuis 2011, l'influence de son pays d'adoption se comprend ici surtout par son absence plus que par n'importe quel autre point de référence manifeste ! Gagnant le respect de ses pères, Noé met en place dans cet album des techniques de production bien rodées qui restent plus que jamais parfaitement exécutées avec une complexité occasionnelle bien maitrisée.

Et pourtant « Third Culture » reste tout sauf dans une ambiance glaciale. Pred apporte une touche humaine au travail des samples vocaux habilement modifiés (comme le suggère son précédent single « Loss for Words »). Les collaborations avec des chanteurs sur près de la moitié des titres qui composent l’album en sont un parfait exemple : la chanteuse de The Veees, Anne Gallien, notamment muse d’Aphex Twin; le voisin Berlinois et compagnon de Thoughtless Records, Deepchild; ou encore le brooklynois Marc Deon qu’on retrouve sur « Devil's Quadrant » et « Your Signal »; ainsi que la voix de Rosina qu’on retrouve fréquemment sur les productions de Murr.

Il ne fait aucun doute qu'au cours de ces quatre dernières années, la musique de Pred a évolué autant que lui-même a mûri. « Third Culture » est une histoire qui s’écrit au fil du temps, avec une attention et une technique rigoureuse.

S'appuyant sur la philosophie de travail défendue par son défunt père, « Third Culture » vise à mettre l'auditeur en contact direct avec une atmosphère sereine et vibrante, une musique toujours aussi fugace qui nous enlace avec force.

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