Actualités Electroniques / FR / Joachim Pastor

Après être entré en contact avec le label allemand Boxer Recordings, l’un des meilleurs et des plus productifs labels de Cologne, nous avons obtenu une interview exclusive avec Joachim Pastor, un tout jeune producteur français que nous venons de découvrir avec son excellent track "Héloïse", également appelé "Heliose". Cet article vous permettra donc d’en savoir un peu plus sur l’un des producteurs phare du moment, qui devrait de plus en plus faire parler de lui dans les semaines à venir... Je tenais donc à remercier Joachim ainsi que le label Boxer Recordings. Bonne lecture à tous!

« Salut Joachim,

Je viens de voir sur ta page Facebook que tu a sorti le titre "Be organic" sur le nouvel album "Kind Of Kling Klong" et que ton dernier EP est sorti sous Boxer Recordings en Septembre avec deux titres: « Capuche» et « Toshiba ». Quels sont tes prochains projets?
> Mon prochain titre est un remix pour le groupe Morcheeba, qui sera publié sur PIAS (Blood like lemonade : the remixes). Il inclut des remixes d'autres artistes dont celui de mon pote Max Bett ainsi que ceux de Maetrik et de H2. Je travaille aussi sur pas mal de titres dont un nouvel EP qui va voir le jour sur Form, le label de Popof. En plus, le mois dernier avec mon ami Romain Dalman on a tourné un clip en stop-motion. Il nous a fallu 10 jours de travail pour prendre des milliers de photos. Le morceau s'appelle « The Alive Sequencer » et sera accompagné d’un clip vraiment sympa, dont nous avons eu de super feedbacks. Je travaille également sur un titre pour une compilation qui fêtera l’anniversaire du label Boxer. Enfin, je dois avouer que Max Bett et moi travaillons ensemble sur un projet qui devrait bientôt voir le jour.

Honnêtement, je n'ai pas trouvé tellement d'informations sur ta carrière. Pourrais-tu te présenter un peu à nos lecteurs en quelques mots?
> Tout a commencé il y a longtemps, quand je suis entré au conservatoire, à l'âge de 4 ans. C’était un conservatoire de musique classique, et j'ai touché à un grand nombre d'instruments. Le principal problème était la politique de cette école: il existait un esprit fort de compétition et le plaisir de la musique passait en second. J'ai donc quitté à 12 ans ce conservatoire.
J’ai ensuite joué de la guitare (tout le temps en fait) et je voulais devenir un guitar hero. Le second conservatoire où je suis allé était plus décontracté et j'ai rencontré un professeur de guitare génial : Jean-Pierre Lacaille. J'ai été fasciné par les stars de la guitare comme Jason Becker ou Yngwie Malmsteen, et après des années de travail, je jouais plutôt bien de la guitare. J'ai rapidement ressenti le besoin de m’enregistrer, et Jean-Pierre m'a éduqué à des logiciels comme Cubase SX3. J'ai finalement arrêté le conservatoire quand j’ai eu 16 ans parce que mes études prenaient beaucoup de temps et j’avais besoin d'une pause. Je me suis alors mis à produire de la musique électronique, ce qui m'a conduit là où je suis aujourd’hui.

Comment es-tu rentré en contact avec le label allemand Boxer Recordings? Pourquoi l’as-tu choisi pour sortir tes tracks ?
> Je voulais vraiment bosser avec le label Boxer Recordings parce que j'aime leur style: ils aiment tout simplement la musique et mettent toujours en avant la créativité. La plupart de leurs sorties sont intéressantes et chaque track semble avoir une âme, qui je pense est l'essence même de la musique. J'ai posé la question à mon manager et il m’a informé qu’il connaissait déjà le patron de Boxer, ce qui a donc facilité les choses. Je pense que je les ai vraiment découverts avec l'album de Dusty Kid, mais j'avais aussi déjà entendu parler d’eux avant.

En ce qui concerne ta carrière producteur, peux tu nous dire quel a été ton premier track ?
> Mon premier titre est sorti sur un petit label. Je n'étais pas très mature techniquement à cette époque et même si je pense que c’est drôle, c'est un assez gênant en ce moment (lol), une sorte d’hommage à la house. Sinon, le premier vrai track que j’ai sorti fut sur Minibus (Gailo / Le Poulain) et il a très bien fonctionné. Cette période de ma carrière a été difficile car il était presque impossible d'être signé quelque part, je commençais et je ne connaissais personne. Je l'ai pris personnellement et je me sentais même un peu déprimé, donc je n'ai pas eu beaucoup d'inspiration. Maintenant que je regarde en arrière, je suis heureux que les choses ce sont passées ainsi, cela m’a donné du temps pour faire fructifier mon inspiration.

Je pense que tu es originaire de France. Pourrais-tu nous confirmer cela?
> J’ai l'habitude de dire que je viens de Paris, mais en réalité je viens de Versailles qui est très proche. Certaines personnes pensent que je suis britannique, parce que j’ai vécu au Royaume-Uni pour faire des études d'ingénieur.

Pourrais-tu nous dire quels sont les DJs français qui ont influencé ton travail?
> Lorsque j'ai commencé à produire j’étais un très gros fan de Lifelike, ce mec est vraiment génial et je continue d'acheter chacune de ses nouvelle prods. Bien sûr j'ai été influencé par Daft Punk, mais aussi par Jean-Michel Jarre. Mon père l'aime beaucoup et je l'ai entendu souvent dans mon enfance, j’ai même eu la chance d’aller à un de ses concerts quand j'avais 5 ans. Il y a deux ou trois ans, j'ai rencontré Sébastien Léger, qui a été un pas énorme dans ma vie. Il m'a beaucoup aidé aussi bien techniquement que mentalement, c’est un artiste avec un talent incroyable. Dernièrement, je suis devenu fou de Rodriguez Jr., ce gars est un musicien hors-pair.

J'ai vu que deux de tes bons amis sont Popof et Sébastien Léger. Quel est ta relation avec eux ? Bosses-tu un peu avec eux ou sont-ils juste des amis?
> Popof m'a découvert avec mon EP Gailo, je voulais un remix de lui, et donc Sebastien que je connaissais lui a fait la demande. Malheureusement, il était surbooké et il n'a pas eu le temps de le faire. Néanmoins Popof et son manager Ghayath ont aimé le track et nous avons commencé à être en contact. Un an plus tard j’ai sorti un EP sur le label Form dirigé par Popof et maintenant Ghayath est mon manager. Je considère Sébastien comme un véritable ami, et ont a l’habitude de passer du temps ensemble sur Skype quand il est à Amsterdam.

2010, est clairement l'année de ton explosion, avec beaucoup de morceaux comme «Héloïse», «Flying Coconut », « Capuche » et bien d'autres encore. Que peut-on attendre d’ici la fin de l'année?
> Eh bien, à part le remix pour Morcheeba, rien d’autres n’a encore été signé, donc je préfère ne rien dire. Tout ce que je sais, c'est que vous devez être prêts pour voir le clip "The Alive Sequencer". D’ailleurs, comme teaser sachez que Sébastien Léger est présent dedans.

J'ai vu qu’avant de devenir DJ et producteur tu avais joué d'un instrument, comme de nombreux autres artistes. Quel est ton instrument préféré?
> Mon instrument préféré est sans aucun doute la guitare. J'ai joué à beaucoup d'autres choses comme le violon ou la flûte traversière pendant 7 ans. A un moment j'ai même presque acheté une cornemuse parce que j'étais hypnotisé par le son de celle-ci. Un jour j’en suis sûr je le ferais!

Depuis quelques mois maintenant, les gens parlent de plus en plus du film qui dépeint le producteur et DJ Berlinois, Paul Kalkbrenner, qui joue dans "Berlin calling". L’as-tu vu?
> Je n'ai pas vu ce film et je vais le faire dès que possible.

Pour terminer cette interview, nous avons encore quelques questions à te poser. Parfois, un mot suffit!

La chanson que tu nous conseilles d’écouter dans ta discographie?
> Joachim Pastor - Krikriturn

Un artiste avec qui tu voudrais travailler un jour?
> Rodriguez Jr.

3 mots pour décrire ta musique?
> Soulfull, groovy, stupide

Tu mixes avec MP3 ou vinyl?
> Je n'utilise pas de vinyl, excusez moi!

Ta prochaine date en France?
> Je n’ai pas encore de date à venir en France, je suis un nouveau venu et mes dates commencent lentement.

Un mot sur l'Allemagne?
> Je veux aller à Berlin!

Le logiciel que tu utilises pour produire?
> J’utilise Logic Pro 8 et un Mac (mon studio est presque un AppleStore ...)

Ton meilleur souvenir de cet été: un endroit où tu as joué, par exemple, ou une anecdote?
> Deux semaines à Hawaii, c'était vraiment sympa!

Le meilleur club de France (nom et ville)?
> Hum .... Question difficile parce que je ne peux juger que la vie nocturne parisienne. Je dirais donc le "Rex Club", ils ont toujours un public assez sympa et des artistes/producteurs underground. J'ai entendu que "La Villa Rouge" dans le sud de la France est vraiment bon aussi, mais je n'ai jamais été là-bas.

Le titre qui tourne en boucle dans ton casque ?
> Max Bett "Click" est vraiment super. J’écoute aussi pas mal « Rodriguez Jr. en direct» disponible sur le Soundcloud de Boxer (c'est ce que j'ai dans ma voiture en ce moment).

Joachim, merci pour ces quelques minutes que tu as accordé à Actualités Electroniques. Cela nous a permis d’en savoir un peu plus sur toi. On attend avec impatience tes prochaines productions. Et puis à l’occasion, on espère aussi te voir en club en France ou ailleurs. A plus.”

Dj Aroy

BONUS